Les scientifiques disent qu'un alcootest à marijuana est en préparation

Un appareil capable de détecter le produit chimique présent dans le cannabis responsable de ses effets psychoactifs pourrait servir de premier prototype d’outil de type alcootest pour tester la marijuana, selon une étude récente.

Des chercheurs de l'UCLA et d'une startup de l'UCLA appelée ElectraTect testent une "pile à combustible cannabinoïde" qui, selon eux, constitue une base clé pour développer un jour un analyseur d'haleine de marijuana similaire à ceux qui existent pour tester l'alcool dans l'haleine d'une personne.

L'appareil de laboratoire, décrit dans un article publié en ligne le 12 septembre dans la revue Organic Letters, est capable de détecter le THC et de mesurer la concentration du composant psychoactif dans une solution. Ce type de technologie pourrait fournir une mesure plus précise de la quantité de THC présente dans l'organisme d'une personne par rapport aux méthodes existantes, ont indiqué les chercheurs.

Les tests avec de la salive, du sang ou de l'urine peuvent parfois donner des résultats faussés, ont indiqué les chercheurs, car le THC peut rester dans les fluides corporels jusqu'à plusieurs semaines après qu'une personne a fumé de la marijuana.

"En tant que tel, il existe un besoin pour un outil médico-légal équitable, capable de détecter le THC dans la courte période d'affaiblissement des facultés", ont écrit les scientifiques dans l'étude. "Cela est particulièrement vrai dans les États et les pays où la marijuana a été décriminalisée ou légalisée, étant donné que les tests traditionnels pourraient entraîner des amendes, des poursuites, une peine d'emprisonnement ou une perte d'emploi, même si l'individu n'a pas les facultés affaiblies au moment du test."

La consommation de cannabis a été associée à des déficiences cognitives et motrices, et certains pays comme le Canada ont institué des seuils de THC pour les conducteurs en fonction des niveaux de concentration du composé psychoactif dans le sang.

L'appareil construit par l'UCLA fonctionne de la même manière que les analyseurs d'haleine d'alcool couramment utilisés. Les échantillons présents dans une solution subissent une oxydation, un processus qui élimine une molécule d'hydrogène du THC et génère un courant électrique qui peut être mesuré. La force du courant correspond à la quantité de THC présente dans l’échantillon : plus le courant électrique est fort, plus la concentration de molécules de THC est élevée, précisent les chercheurs.

Le processus d’oxydation électrochimique a été détaillé pour la première fois par les chercheurs dans une étude publiée en avril 2020 dans la même revue.

Les scientifiques tentent maintenant de miniaturiser la technologie pour créer un appareil portable pouvant être utilisé pour des tests de marijuana rapides et peu coûteux. Les chercheurs ont déclaré que les futurs appareils pourraient tester à la fois l’alcool et le THC. Les analyseurs d'haleine pourraient également être connectés au contact d'un véhicule et contribuer à réduire la conduite avec facultés affaiblies en empêchant une voiture de démarrer si l'appareil détecte du THC à certains niveaux, ont-ils déclaré.

Denise Chow est une journaliste pour NBC News Science qui se concentre sur la science générale et le changement climatique.